mardi 20 novembre 2012

Alsace : le Domaine Lucien Albrecht racheté par la coopérative Wolfberger

A bankruptcy judge in Alsace has approved the sale of Domaine Lucien Albrecht’s brand and five hectares vineyards to local cooperative Wolfberger. Eguisheim-based Wolfberger, which also produces the Willm brand, beat Grands Chais de France, to the deal. 

Many were shocked when Domaine Lucien Albrecht went into receivership earlier this month, with reported debt of €9m. It was the second biggest exporter of Alsace wines to the US by volume.


According to Wolfberger export director Eric Alonso, Wolfberger paid €500,000 for the brand and €700,000 for the vineyards. The sale does not include buildings or equipment. 

source : decanter.com

La chute du négociant Albrecht inquiète le vignoble alsacien
La justice vient de confier la marque de négoce de vin Albrecht à une coopérative. Reste un passif évalué entre 10 et 12 millions d'euros, qui pèse sur plus de 150 vignerons.

Coup de tonnerre dans le vignoble alsacien. Hier, la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Colmar a décidé que la marque Albrecht, un négociant alsacien renommé, sera reprise par la cave coopérative Wolfberger pour 1,2 million d'euros. Problème, la déconfiture de cette maison de négoce laisse un passif évalué entre 10 et 12 millions d'euros, qui met en péril environ 150 petites exploitations, dont certaines affichent des impayés atteignant parfois de 30 à 50 % de leur chiffre d'affaires. 

L'Association des viticulteurs d'Alsace (AVA) a porté plainte contre la SA Albrecht, ainsi que contre ses commissaires aux comptes. « Nous cherchons à savoir où est passé cet argent, s'il y a eu des manipulations, et examiner qui aurait pu, le cas échéant, les couvrir », explique Frédéric Bach, directeur de la structure. 

Les vignerons se sont également regroupés en association de défense. « Nous avons vendu des vins à ce négociant, mais ce sont des représentants d'autres opérateurs du vignoble qui sont venus le chercher », affirment des membres de ce collectif, qui dénoncent un système de cavalerie. 

Le rapport de l'administrateur judiciaire, Me Guyomard, souligne que le poste client créditeur a été multiplié par 3 en trois ans, atteignant 2,1 millions d'euros fin 2011. « Au vu des informations communiquées par les époux Albrecht, ce poste correspond aux avances versées par les clients sur les opérations de vente de vins en vrac », explique le document. Il souligne par ailleurs que les emprunts et dettes n'ont cessé de grimper en valeur absolue depuis 2008 (8,82 millions fin 2011), alors que le chiffre d'affaires s'envolait dans la même période. « Albrecht achetait des vins en grande quantité, payés en partie avec des avances financées par des opérateurs, qui rachetaient ensuite ces vins à perte pour Albrecht », explique une source proche du dossier. 

Dans le vignoble, la crainte est désormais que la chute de cette maison ne provoque la déconfiture en cascade de fournisseurs. Et surtout, que des pratiques douteuses soient découvertes lors des enquêtes. 

Cette affaire intervient dans un contexte où les vins d'Alsace se vendent moins bien. Depuis cinq ans, les parts de marché des entrées de gamme sont en baisse. Seuls les crémants et les vins de terroir tirent leur épingle du jeu. L'affaire est également symptomatique des difficultés économiques d'un vignoble qui a misé l'essentiel de sa promotion sur les vins de cépage, synonymes dans l'esprit des consommateurs de petits vins low cost, donc inférieurs aux prix de revient des vendeurs alsaciens. 

source : Les Echos - Didier Bonnet