dimanche 14 avril 2013

Côtes du Rhône : Raphael Michel organise une levée de fonds de 50m€

La société de négoce Raphael Michel installée à Piolenc (Vaucluse) vient de boucler une exceptionnelle levée de fonds de 50 M€ sur trois ans.
Ces fonds permettront au groupe de procéder à des acquisitions foncières dans le souci de sécuriser ses approvisionnements. Raphael Michel doit procéder à des acquisitions en Languedoc-Roussillon qui alimente déjà pour prés de la moitié sa production. La société veut augmenter la capacité de son centre de production de Piolenc avec le doublement de la capacité de cnverie. Il s'agit de nourrir les nouvelles ambitions à l'export: doubler les livraisons, notamment en Europe du Nord et en Amérique du Nord. Le groupe de négoce met sur le marché 700 000 hl par an.
source : VSB


Le négociant, qui se dit « créateur de cuvées », veut doubler le nombre de fournisseurs. Bank of China amène 3 millions d'euros.

En présentant à un pool d'investisseurs un programme de développement industriel calqué sur le modèle de production viticole anglo-saxon, le négociant assembleur Raphaël Michel vient de conclure une levée de fonds record de 50 millions d'euros. L'opération est réalisée en deux tranches : elle se traduit dans l'immédiat par une augmentation de capital de 6 millions d'euros souscrite par MBO Partenaires, assortie d'un financement bancaire de 21 millions d'euros organisé par le CIC avec notamment Bank of China pour 3 millions. Le complément sera fourni d'ici à trois ans. 

Raphaël Michel est une vieille maison de négoce reprise avec l'aide d'un « business angel » en 2002 par Guillaume Ryckwaert, son actuel président. La société réalisait à l'époque 7 millions d'euros de chiffre d'affaires sur un modèle de négoce traditionnel. « Nous avons dépassionné et industrialisé l'activité pour nous positionner sur des marchés de masse », explique le patron. Son idée : plutôt que de vendre ce que lui proposent ses fournisseurs, il entreprend de composer des vins sur mesure à qualité constante au goût défini par un cahier des charges établi sur un panel de consommateurs. Le succès des vins australiens, chiliens, argentins et californiens tient en grande partie à ce modèle de « créateur de cuvées ». 

Volumes et prix garantis

Les distributeurs adorent : avec des arômes plus formatés, leurs ventes explosent. Celles de Raphaël Michel suit la courbe. En cinq ans, l'entreprise dépasse 50 millions d'euros de chiffre d'affaires avec un rythme de croissance annuel qui frise 40 % certaines années. Pour suivre cette montée en charge, elle recrute plus de 4.000 fournisseurs, coopératives ou vignerons auxquels elle garantit des volumes et des prix. Elle achète aussi des vignobles : un au Chili et quatre propriétés dans la vallée du Rhône totalisant 200 hectares. Au passage, elle peut proposer à ses clients (une centaine de distributeurs en Europe) d'étiqueter leurs bouteilles du nom de ses domaines. Avec 600.000 hectolitres commercialisés - l'équivalent de 90 millions de bouteilles - Raphaël Michel est le premier négociant de vrac en France. 

L'opération financière va lui permettre d'accélérer la pénétration de son modèle. « L'effet de volume est un préalable indispensable à la croissance de notre marché. Nous devons rapidement atteindre une taille critique de 1 million d'hectolitres pour suivre la demande », explique Guillaume Ryckwaert. Pour y parvenir, l'entreprise va doubler le nombre de ses fournisseurs en étendant son approvisionnement vers les caves coopératives du Languedoc-Roussillon et du Sud-Ouest. Elle prévoit également de sécuriser ses achats en mettant la main sur de nouvelles exploitations. Ses moyens commerciaux vont être accrus pour doubler d'ici à cinq ans la part de l'exportation, aujourd'hui de 20 %. Bank of China va notamment servir de sauf-conduit pour lui ouvrir le marché asiatique. L'objectif est de réaliser 100 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à quatre ans. 

source : Les Echos