lundi 27 mars 2017

Bordeaux : Ovalto (Jacky Lorenzetti) rentre au capital de LD Vins

En vue avec le rugby et sa tentative avortée de fusion entre son club le Racing92 et le Stade Français,Jacky Lorenzetti continue plus discrètement d’investir dans le monde du vin à Bordeaux avec une incursion dans le négoce. Jusqu’à présent le fondateur de Foncia, classé 122e fortune de France, selon le magazine « Challenges », s’était uniquement intéressé au vignoble.

En 2008, il acquiert le Château-Lilian-Ladouys, un cru bourgeois de Saint-Estèphe, puis monte en gamme l’année suivante avec le Château-Pédesclaux, cru classé (Pauillac). Avant de prendre, en février 2013, 50%du Château-d’Issan, autre cru classé du Médoc dans l’appellation Margaux. Enfin l’an dernier, l’homme d’affaires mettait la main sur Château-Béhèré, une petite propriété de Pauillac.

Des investissements importants avec un hectare de vigne dont le prix atteint 1,2 million d’euros à Margaux et les 2 millions à Pauillac. En 2015, via son holding Ovalto Investissement, il avait racheté aux enchères la marque 1855. Celle du site de vente en ligne placé en liquidation après avoir floué 11.000 clients pour un total de 40 millions d’euros. Il l’avait alors cédée gracieusement au Conseil des Grands Crus classés.
Vision globale

Façon astucieuse de s’assurer la reconnaissance de l’institution. Cette fois-ci Jacky Lorenzetti, via son holding, prend pied dans le négociant L.D. Vins dont il devient « un gros actionnaire minoritaire », insiste Thierry Decré qui a fondé l’entreprise en 1992 avec Frédéric de Luze, figure du vignoble bordelais, décédé l’an dernier. « Jacky Lorenzetti a toujours voulu avoir une vision globale de l’économie du vin à Bordeaux, même s’il s’est d’abord concentré sur ses vignobles. C’est une évolution logique car aujourd’hui la plupart des grandes propriétés sont de près ou de loin adossées à une structure de négoce », explique Emmanuel Cruse, le directeur général des vignobles Lorenzetti.

La majorité du capital de L.D. Vins, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros l’an dernier, demeure entre les mains de Thierry Decré et de ses deux associés, Laurent Bonnet et Delphine Cuchet : « les propriétés viticoles et le négoce sont étroitement liés et l’on devait être l’un des seuls grands négociants à ne pas être adossé à une propriété. L’arrivée d’Ovalto devrait nous aider à nous développer. » Distribuer des grands crus dans le monde entier constitue une activité gourmande en capitaux et risquée, notamment pour l’achat des vins en primeur. « Moins de dix maisons de négoce ont les reins suffisamment solides pour financer des achats sans avoir recours au crédit. 

Toutefois, l’entrée dans L.D. Vins ne signifie pas que Jacky Lorenzetti va faire des chèques en blanc », prévient Emmanuel Cruse. 


source : Les Echos

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